Avant de cloturer en beaute ce blog et de faire un bilan, revenons en photos sur pulau sipadan et sur la merveilleuse faune du  Sungai Kinabatangan.

Juliette dans une énième tentative de mimetisme devant la mer, ca ne prend pas on te voit parfaitement bien!

Les varans de Sipadan sont comme des gros chats qui viennent quemander de la nourriture, contrairement aux chats , ils ont la langue bleue!

On discerne egalement sur la photo, le fameux "mur" qui fait la reputation de sipadan (l'endroit ou la mer passe du bleu lagon au bleu marine).Il tombe de ce cote-la a 600 mètres de profondeur sur le spot connu sous le nom de "turtle's tomb" en raison de la grotte sous-marine où vont se perdre de malheureuses tortues et finalement se noyer...

...

Malgre les requins qui croisent à quelques encablures sous ses pieds, juliette n'a pas peur de laisser pendre ses dodues gambettes!

De veritables villages construits sur pilotis sur des haut-fonds perdus entre Borneo et les Philipinnes dans la mer des Célèbes.

Sibuan, une charmante ile ou reside une faune variee malgre les degats de la peche a la dynamite, le sport favori dans le coin...

Le fleuve subgai kinabatangan, une biodiversite hallucinante ,bien evidemment, en danger:

Un petit affluent à l'epaisse jungle.

Ces sales bêtes que sont les macaques nous font, quand même, bien marré, mais de loin!

Ici , on se prend rapidement pour un photographe de National Geographic.Calao Rhinoceros.

Retour au coucher du soleil, à l'heure ou les moustiques deviennent voraces.

Le bain nocturne des Elephants pygmés du Kinabatangan. Les points blancs sur la photo ne sont pas les gouttes d'un deluge equatorial mais des insectes volants eclairés par le flash de l'appareil.Faut dire que les élephants, malgré leurs bains frequents, on les sent avant de les voir...

Un groupe de Silver leafs langurs ( langurs feuilles argentés??) attend la nuit dans son refuge arboricole. On les appelle plus souvent "Singes punks" en raison de leurs crêtes et de leurs manières chamailleuses!

Nous avons croisé un groupe, plus rare à observer, de Langurs rousses ( Maroon langurs). Helas, la batterie de la camera etait vide et c'est fort dommage car la ressemblance avec un de nos amis (Maroon Fire dog) etait troublante.

Bien que roux, on ne pouvait pas confondre cet ami avec les Orang-utans, car ces-derniers sont d'une corpulence impressionnante, ce qui n'est pas le cas de notre ami...

Les hiboux, c'est chouette!

Un bébé crocodille tapi dans la vegetation, ses yeux reflechissent la lumière de nos lampes.Grillé!

Pour contre-balancer le message deprimant que juliette, comme a son habitude, vient de deposer, Je me permets de vous parler du bonheur que nous avons eu ,ici, a pulau Sipadan.

D'abord, une ile paradisiaque comme celle-ci, ca fait un choc apres 1 mois de jungle consecutif! Enfin du soleil et pas (trop) de pluie! Meme pas de boue ou si peu...

Ensuite, il y a la vie sous-marine peuplant ce haut-lieu de la plongee et decouvert naguere par le Commandant Cousteau. Juliette n'a meme pas pleure en apercevant tout ces gros requins , pointes noires ou blanches, qui croisait pourtant a quelques metres seulement de nous!
Et puis il y a ces enormes tortues marines a l'allure debonnaire qui sillonnent par dizaines (!!) les parois de ce tombant fameux qui chutent vertigineusement jusqu'a 2000 metres ( pas nous heureusement!)
Il y a aussi les barracudas qui jouent par milliers a batir une pyramide vivante, ca donne le tournis.
Nous ne parlerons meme pas ici des myriades de poissons barioles, des coraux intacts et vigoureux et des varans monstrueux qui viennent, comme des chats, quemander de la bouffe sous la table!!!

Sipadan est un reve.

Sur la route du retour, nous croisons des bateaux occupes par des peuples nomades de la mer qui nous saluent amicalement tandis que les enfants se bidonnent debout sur de minuscules pirogues.
Au beau milieu de l'ocean, un haut-fond, et une masion sur pilotis, seule, entouree d'eau, comme ca, a des dizaines de kilometres de la terre. Plus loin un hameau entier construit sur la mer...

Les fregates (les oiseaux, hein!) accompagnent note bateau tandis que des poissons-volants s'elevent des flots et virevoltent pour quelques secondes dans les airs au dessus des embruns souleves par notre passage...

J'hesite entre "what a wonderful world" et "octopus's garden"  pour la B.O!

Pas de photos parce que les ordis sont bourres de virus et ca serait pas le moment de tout perdre!

Ceci sera probablement le dernier message fait hors de france sur le blog...eh, oui la fin se profile, retour le 3 mars au pays du fromage et des nains mechants, si tout va bien.

Continuant notre route vers l'est de borneo, nous avons fait d'abord une halte a Gunnug Mulu: foret sublime, la brume qui nappe les hautes falaises calcaires, les plus grandes grottes du monde et...4 jours d'un deluge incessant, et ,meme pour un breton aguerri, de telles precipitations sont difficilement supportables!

Comme nous en voulons encore plus, eternels insatisfaits que nous sommes,  on decide de se rendre a Bario au coeur du coeur de Borneo, proche de la frontiere de l'etat du kalimantan indonesien.On est pas trop rassure dans le petit coucou qui nous mene jusqu'a la "piste d'aterrissage" du village, assis avec des poules et les pilotes qui se marrent tout le long du voyage. On y survit quand meme et y a pas de route pour y aller de toutes facons.

A bario, c'est comme chez meme, on est traite a la bonne franquette, loge chez l'habitant et en une journee, on connait la plupart des habitants qui vous connaissent aussi. Il n'y a rien a faire hormis de marcher d'un village a l'autre, de passer faire un tour dans la jungle et de trainer au village avec les indiens Kelabit.
Ca a l'air simple comme ca mais les marches durent en general entre 6 et 8 heures dans des conditions extremes: les sol est rendu plus glissant qu'une patinoire par les pluies incessantes et de toutes facons la jungle ne seche jamais...Alors les premieres gamelles font bien rire, puis on n'y prend plus garde , trop concentres que nous sommes a ne pas chuter. En effet, les dangers sont divers, en premier, les ponts de fortune fait d'une simple tige de bambou posee entre les deux rives, dessous le vide , la riviere avec les crocodiles et la jambe cassee qui ne va pas bien du tout.
Il y a aussi la fine couche d'humus qui recouvre a peine la mince couche de glaise et c'est la chute assuree au milieu des buissons et des herbes bizarres qui cachent on-ne-sait quelle bete monstrueuse.
Bien sur, il y a aussi les sangsues qui pulullent: les sangsues "benag", les vertes et les pires de toutes, les sangsues Tigre! celles-la preferent mordrent dans le cou ou sur le torse, leurs morsures sont douloureuses et les saloperies se cachent dans les feuilles et vous sautent au collet quand vous touchez un buisson.
La chaleur, la pluie, un escarpement ardu et le tableau est complet.
Evidemment, aucune route, meme pas de chemin assez bon pour la moto et la 4x4, ni le cheval, seuls les buffles d'eau peuvent y trainer des especes de chariots montes sur des skis qui glissent dans la boue.
La boue qui recouvre tout, tout le temps.
Bien heureusement, L'hospitalite de la population vous fait oublier bien vite les desagrements et on passe de merveilleuses journees a se faire expliquer les techniques de survie dans la jungle, a manger le gibier de jungle,a ecouter les croyances de ces gens aux longues oreilles et les histoires du bon vieux temps avant que les chretiens ne convertissent ces sauvages a la seule veritable religion, avant que la tele et le monde moderne aient envoye tout les enfants des villages loins, a la ville, avant que les compagnies forestieres chinoises et occidentales viennent piller les forets qui les nourrissent jour apres jour...
L'avenir de Borneo n'offre pas la moindre illusion .C'est noir, tres noir .veritablement sans espoir. Il semble que la situation soit pire en afrique equatoriale et je veux bien le croire, et sensiblement similaire en amerique du sud. Si vous voulez voir un semblant de ce que fut Borneo, il faut s'y precipiter maintenant, dans un an ou deux qui sait ce qui restera? Parce qu'ici, ce sont les multinationales qui payent elles-memes les  parcs naturels, ca leurs donne un blanc-seing pour raser de la carte ce qui est autour du parc national...
Bien entendu, ce sont les indiens qui paient le plus lourd tribut, le gouvernement malaisien a declare que tout terrain sans titre de propriete legal appartient au gouvernement.Les indiens gerent les terres par la coutume, pas par les lois donc tout les territoires indiens appartiennent virtuellement a kuala lumpur jusqu'au jour ou le gouvernement decide de ceder la concession a une multinationale etrangere, avec au passage un pot-de-vin consequent, la multinationale indemnise 2 ringgit par tonne ( environ 35 cts d'euro) pour toute la communaute, mais la communaute n'a pas le droit de regard sur la quantite de bois coupees. Au final, on leur donne un dedommagement de 2000 ringgits, 400 euros, pour toute leur foret! "Add insult to injury" disent les anglais...
Les indiens n'ont plus qu'a quitter leurs terres ancestrales pour connaitre les charmes de la misere urbaine tant acclamee, tandis que les multinationales du bois vont paisiblement jusqu'au prochain village indien porter la bonne nouvelle, leur promettre comme ils seront heureux et riches...

J'ecris depuis le port de semporna, etat du sabah, actuellement ou nous allons plonge sur un des derniers recifs de borneo qui n'a pas ete detruit par la peche a la dynamite. Nous avons traverse le sabah, nous n'y avons vu que des palmiers a huile en lieu et place de la foret primaire qui couvrait l'etat il y a encore 20 ans ou meme 10.

Adieu Borneo.

...c'est la fete a la grenouille...et aux sangsues! A Borneo, c'est bon de le savoir, il suffit de 3 gouttes de pluie (bon, d'accord, c'est plus que ca) pour que les sangsues pointent le bout de leur nez sur les chemins boueux et feuillus des sentiers de randonnee. Par dizaine, par centaines, par milliers, et je n'exagere pas. Et ces especes de petits vers avancent a une vitesse folle pour se retrouver sur vos chaussures. Elles ne rampent pas, non, elles avancent par pont. Vous pouvez les voir par terre mettre leur espece de nez (a moins que ce ne soient un pied) en l'air pour vous sentir et la en une seconde elles tracent sur vos chaussures, sur vos chaussettes, sur votre pantalon a la recherche d'un petit bout de peau nu, afin de coller leur bouche-ventouse et ainsi crocheter votre epiderme...BEURK!
Bon, si il y en avait une une fois de temps en temps, je ne dis pas. Mais, la c'est constemment qu'elles vous agressent! Toutes les minutes, j'en enlevais 3 ou 4 qui grimpaient sur mes lacets ou, petites perverses, par l'arriere de ma chaussure! De quoi devenir folle! Quelle randonnee agreable, je n'ai vu que mes chaussures pendant 3 heures, a essayer de virer ces coleopteres gluants avec mon canif.
J'ai cru froler la crise d'hysterie quand, Guillaume en a fait sauter une de sa chaussure et que je l'ai retrouve 10 minutes apres...sur mon t-shirt! Aaah! Au secours!
Differents remedes existent pour repousser ces vers sangunaires. Du tabac dans les chaussettes semblerait efficace. Ces droles de bebetes sont pire que les missionnaires anti-tabac qui ralent parce que vous allez allunmer votre cigarette au restaurant et que ca risque de le tuer d'un cancer dans 15 jours.
Les chaussettes anti-sangsue, que nous avions deja acheter en thailande ont reellement servi cette fois. en enlevant nos chaussures le soir, nous avons trouve des sangsues, ces connes, qui se baladaient sur la fameuse chaussette, sans pouvoir vous piquer. Ouf!
Autre solution testee, le sel. Vous imbiber votre sangsue de ce condiment et voila que votre probleme se tortille dans tous les sens et s'en va agoniser par terre. Retour au source ma chere!
Pour vous rassurer, grace a ces stratagemes de guerrier, nous n'avons pas ete mordu.
Mais attention, il continue a pleuvoir ici, et nous avons gagne une bataille mais pas la guerre!

On en avait deja vaguement parle, mais depuis 4 mois bientot, depuis le sichuan en fait, les dipterocarpes sont devenus centraux dans notre voyage. ils sont devenus un veritable leitmotiv, le fil rouge de notre periple,  et lorsque nous rencontrons un bois ou une montagne, le reflexe est desormais pavlovien: scruter la foret a la recherche de la silouhette si caracteristique de ces geants de la nature.
Arches de noe vegetales, cathedrales vivantes, ployant leurs bras immenses vers le soleil et la pluie genereuse  des tropiques, ils sont le debut et la fin, l'alpha et l'omega pour un nombre incalculable de mammiferes, oiseaux, insectes, reptiles, batraciens, parasites, champignons, lichens ( soit tout le regne animal et vegetal terrestre... presque!) qui, pour beaucoup d'entre eux, ne quitteront jamais le sanctuaire dipterocarpien.
Ils naissent dans ses infractuosites, se nourrissent sur ses flancs ou de ses fruits et y meurent, chasses par d'autres de ses habitants et dont la matiere que l'arbre leur a donne finira par lui revenir, bouclant la boucle, un univers dans l'univers...
Concretement, en plus de nous pourvoir genereusement en ombre, et de donner un peu d'espace dans la touffeur de la jungle, ils representent le "spot" parfait pour trouver ce que nous cherchons: les beeeetes!
Trouve ton dipterocarpe, trouve les singes qui font des acrobaties dans ses branches a une hauteur vertigineuse, trouve les leopards et les pantheres nebuleuses qui feignassent avachis sur ses branches, trouve les calaos qui ploppent en degustant ses fruits, trouve les reptiles qui vont se cacher dans ses flancs, trouve les mygales, scolopendres, capricornes et papillons qui se nichent dans ses trous et tant d'autres choses!
Helas, la beaute de ces colosses n'a pas echappe a tout le monde, ils finissent indignement leur carriere comme salon de jardin, ponts de bateaux ou autres mobiliers domestiques. Honte sur nous, gloire a eux!

En debarquant a Bako, apres avoir traverse la mangrove superbe, nous avons remarque que les dipterocarpes etaient ici en nombre. Miam miam.
Nous sommes arrives sous le soleil, ca n'a guere dure...ca ne dure jamais a borneo, on va vite le comprendre!
Petite randonnee facile pour se chauffer pour la premiere journee, nous avons la chance de croiser de nombreux singes nasiques de tres pres, l'attraction majeure du parc. Grotesques et emouvants.

Le lendemain, " big loop" , le grand tour de l'ile. Ca se corse.
A borneo, on est trempe, si ca n'est pas la pluie, c'est la sueur qui en quelques minutes vous transforme en fontaine humaine. Ce jour la, nous avons eu les deux: de veritables trombes d'eau se sont abattues sur nous pendant que nous transpirions sur les difficiles " sentiers", transformes en marecages par la mousson.On se retrouve finalement dans une veritable etuve. Pas de photos possibles dans ces conditions!
Bien sur on le savait avant de venir, ca n'en demeure pas moins impressionnant et dur.
Nos vetements bon a jeter, sans possibilite de ne rien secher ( aux environs de 90% d'humidite dans l'air), nos papiers que nous avons judicieusement pris avec nous sont des torchons et les billets de banques, des boulettes de papier mache.

D'un autre cote, tant d'eau et de chaleur, ca vous fait une foret splendide et une diversite folle. Plus de faune et de flore en un quart d'heure, qu'il n'est possible d'en voir dans toute une vie en France...On veut bien faire un effort, c'est sur, mais laissez nous le droit de raler quand meme!
Bref, nous avons arpente avec peine les 8 heures de notre "big loop" sous une pluie d'orage continue, pateaugant dans les marecages, glissant sur les rochers, assaillis par les moustiques, les taons, les fourmis (mon sac a dos en etait couvert!), priant pour ne pas marcher sur un cobra, priant pour ne pas decouvrir une mygale enorme sous notre t-shirt serpillere!

Pas de soucis a ce  niveau-la, c'est plutot la fatigue et  le timing serre avant la nuit qui est venu a bout de notre condition physique pourtant epoustouflante! En plus, juliette s'est fait agresser par les vilains macaques qui rodent pres des bureaux du parc en rentrant! Ces sales petits voleurs qui chapardent tout ce qui traine, ne laissez pas vos calecons trainer sous peine de voir un macaque barbu arborrer fierement vos mickeys et donalds (ou hello kitty!)

En somme, nous avons marche beaucoup, dans des conditions extremes et nous n'avons vu aucun animal...alors qu'il suffit de marcher quelques minutes autour des bureaux du parc pour en voir des dizaines...Nous meditons serieusement la-dessus.
En remontant la riviere, le parc nous a offert une derniere surprise, de taille, Mr crocodile qui lezardait tranquillement au soleil, perche sur l'epave d'un bateau echoue sur la berge .Waouh.
Retour a Kuching, la ville des chats, ce soir, un enorme repas, avant d'y retourner et d'aller traquer les orang-utans!!!

J'ai d'abord pense a un coup des francs-macons ou a une nouvelle attaque perfide de P.Negre.
Je m'oriente actuellement plutot vers une piste plus locale...

Mes avocats vous informeront du reste.

Jean binary floc'h

Malacca, situe sur la cote ouest malaise, au sud de Kuala Lumpur, est une ville coloniale. Au 14eme siecle, les indiens furent les premiers colons a s'y implanter. Ensuite, des marchands chinois (ils sont vraiment partout ceux-la) se sont vivement interresses aux richaises malaises, et s'installent definitivement, puisqu'ils sont toujours la!
Au 15eme siecle, les portuguais se sont implantes dans la cette ville, strategiquement situee au milieu de l'ocean indien, entre la Chine, l'Inde et l'Indonesie, non sans perpetuer au passage quelques petits massacres pour "la gloire, pour Dieu et pour l'or" comme ils disaient!
Les hollandais se sont precipites ensuite pour prendre la place des portuguais, par la force aussi, tant qu'a faire...
Les anglais ont aussi leur part de responsabilite dans l'evolution de la malaisie et particulierement de Malacca, puisqu'ils ont en partie detruit la ville afin d'eviter qu'elle ne concurence d'autres comptoirs britanniques du coin tel que Singapour par exemple. Classe, hein? Et reussir par la meme a virer les hollandais du coin, pour prendre leur place jusqu'au 20eme siecle, c'est-a-dire jusqu'a l'independance de la Malaisie!

Bon, tout ca pour vous dire que Malacca est une ville a l'architecture incroyablement diversifiee. Les touristes affluent pour admirer les batiments coloniaux admirablement restaures, et donc nous aussi, et on vous fait partage notre emerveillement par nos habituelles sublimes photos...

La fameuse eglise en brique rouge de Hollande.

Les trishaws font office de taxis dans cette ville.

Guillaume etait evidemment en admiration devant la facade orangs-outan...

Un canon de beaute!

On pensait avoir connu le pire avec pekin par 40 degres, Chengdu, Urumqi et puis Bangkok.Et bien non!Kuala Lumpur depasse nos attentes les plus folles!

D'abord, on ne sait plus vraiment ou on se trouve: en inde? en chine? en europe? en malaisie?Toutes les communautes s'entrechoquent bruyamment dans un grand numero d'equilibrisme frenetique, un tourbillon psychedelique d'asie. un monde-univers contenu en lui-meme.
Ensuite, il y a la ville en elle-meme, son architecture art deco surprenante, ses delires futuristes qui grignottent la ville et le ciel, les trottoirs inexistants, une circulation dantesque (et je pese mes mots...), les longues attentes au bord de l'autoroute avant de se lancer pour la traverser en fermant les yeux, des stands de rue dans tous les sens et l'odeur forte de bouffe,d'egouts et de putrefaction, la poussiere qui vous prend a la gorge, les pots d'echappements dans la gueule et la clim' tellement forte dans les magasins qu'ils sont obliges d'ouvrir les portes!

Enfin, et surtout, il y a cette chaleur, lancinante, Harassante, la nuit, le jour,tout le temps, detrempe de sueur, lave a 9 heures, puant a 9h10, comme l'impression permanente d'etre les quelques minutes qui precedent l'orage quand l'air est electrique,quand l'air devient palpable, liquide, qu'il faut que ca craque...ca doit craquer! ca tourne a l'obsession! la pateuse du soir au matin et du matin au soir: une soif inextinguible, insatiable, sans fin. L'air est un magma liquide, poisseux, epais, brulant, bourre de metaux lourds, d'ozone et de particules inconnues. Dans la folie perpetuelle du trafficjam, des sonos pousses a fond deversant leurs horreurs chinoises ou bollywoodiennes, de l'agression des taxis,bus et motos qui vous ont choisi comme cible sur l'asphalte en fusion, des rabatteurs qui vous hurlent aux oreilles pour vous vendre toutes sortes de services douteux, la bousculade des passants sur des trottoirs trop petits ou inexistants,et le soleil brulant, brulant, la fievre, la fievre... la suffocation n'est jamais loin...

Et puis il y a ThaiPusam, la celebration de la deesse Subrammannia par les devots Hindouistes,un defile de bus part de devant notre hotel vers les grottes de Batu dans lesquelles se trouvent un temple dedie a la deesse mere.

En bas du mont, une foule massive, crane rase recouvert de poudre jaune, s'est postee, elle attend d'accompagner ses devots dans leur douloureuse et longue ascencion.Ces devots qui sont transperces de partout, par des crochets, des pics, des tridents, la langue, le nez, les joues,le cou ,le corps entier en somme...et puis ils portent un harnachement fait d'une armature en metal, ourlee de pics (ca serait trop facile sinon!) et recouvert de plumes de paons. Ils marmonnent en roulant des yeux tandis que des filets de bave coule le long de leurs mentons. La pente est dure, sous un soleil implacable dans un brouhaha incroyable de chants sacres hindous,ils ont de la peine a monter, c'est leur chemin de croix a eux. Ils se sont prepares depuis 30 jours en jeunant, en dormant sur le sol dur et en se privant de quasiment tout, sauf de ce qui est penible en gros. Alors ils sont prets, ils montent febrilement, la foule crie sur leur passage, ils s'arretent, abandon? non! on leurs rajoutent quelques pics dans la bouche, le public hurle, les esprits sont chauffes a blancs, la bave coule a flot, les devots regardent dans le vide comme des dements, ils repartent, marche apres marche, a chaque crochet plante sous la peau  est suspendu une orange ou une noix de coco de belle taille. Un fidele moitie nu , l'air d'un fou en pleine perdition vient demander la benediction d'un devot qui vient d'accomplir l'ascencion ou bien est-ce une sorte de gourou? toujours est-il que le drole, a peine effleure par la main de l'autre, tombe a la renverse, les yeux revulses, tremblant sur le sol, il est en transe. Une femme passe derriere nous ,sa famille la suit l'air grave, son saree semble couvert de vomi, elle regarde le vide puis soudain se met a faire une danse etrange en plasmodiant des propos que nous ne comprendrons pas, sa famille la suit toujours l'air solennel. C'est du serieux.
On redescend en croisant d'autres devots, des femmes portant des offrandes dans des jarres sur leurs tetes , des groupes de jeunes brandissants tridents et lances en chantant de joyeux chants , les parents de l'annee montent leur progeniture precieuse dans un sac orange pendue a un bout de canne a sucre pour remercier la deesse mere. La chaleur est folle. le bruit assourdissant.la ferveur bouleversante et epidermique. Nous sommes happes par la ferveur.
Nous quittons les grottes, les indiens offre le couvert a toute la ville c'est gratuit! Nous mettons un temps a atterrir, conscients d'avoir assistes a un spectacle unique et emouvant, un univers dont nous effleurons juste l'existence et la signification , un instant aux confins de l'humanite, ici ou ailleurs ,en dehors des contours connus du temps.

Premier arret en malaisie et premier message depuis les Camerons Higlands, charmante petite station climatique a l'architecture proche de la baviere (d'ailleurs il y a profusion de restaurant austrogermaniques:Et hop! envois la choucroute ce soir!). Cependant, cela ne saurait faire oublier que nous sommes en malaisie et la proximite avec l'equateur commence a se faire dangereusment sentir! C'est donc un peu comme la baviere mais avec de la jungle partout, des indiens et des chinois au lieu des Hans et Helmut que nous trouverions logiquement en allemagne a la meme place, et du chiken satay en lieu et place des grossewurst teutonnes...

D'ailleurs, il n'y a rien d'autres a faire ici que de randonner dans les montagnes, de gouter aux delicieuses specialites locales ou non ( Sauerkraut!Wir kommen!) et de profiter de la douceur du climat: 20 degres tout au long de l'annee, pas plus, pas moins, ce qui change agreablement de la fournaise habituelle!

Et puis, bien entendu, flaner dans les plantations de the de Sir Cameron comme si on etait a darjeeling ou a Jaiphur!

Alors nous profitons bien de notre simili-hiver bavarois, la chope a la main, avant de rejoindre le brasier chauffe a blanc de Kuala Lumpur, puis la portugaise Malacca et enfin, apotheose, Borneo et ses betes bizarres...on ne se fait pas chier, je l'avoue!

Il y a egalement des chiens en malaisie aux faux-airs munichois...A s'y meprendre:

Apres 7 semaines passes en Thailande , nous avons enfin decide de quitter le fameux "pays du sourire", pays des curries de toutes les couleurs, pays aux mille iles de reves et aux lagons turquoises regorgeants de poissons et autres merveilles aquatiques, pays aux forets subtropiquales remplies de singes a longues queues (modele tout crache du celebre Kiki, souvenez-vous), pays aux innombrables touristes blonds (non, je ne suis pas jalouse)...

Ce qu'on ne vous as pas dit, d'ailleurs on ne nous l'avait pas dit non plus, c'est que la Thailande est avant tout le pays de son roi! Et en se promenant en Thailande, du nord au sud, d'est en ouest, il est impossible de passer une journee sans apercevoir la trogne du roi sur des posters geants, poses a chaque coin de rue, sur chaque avenue, sur chaque batiment, officiel ou non...Le roi qui fait de la trompette, le roi qui fait de la photographie (ce sont ses passe-temps favoris, parait-il...), le roi qui a une goutte de sueur au bout du nez (oui, moi aussi je me demandes encore?), le roi jeune, le roi vieux, le roi en costume, le roi en habit militaire, le roi deguise en pape benissant la foule, le roi avec un air niais, etc...et j'en passe!

Tout le monde vous dira, et particulierement les medias, notemment pendant l'episode du putch militaire qu'il y a eu l'annee derniere ici, que le peuple thai adooooore son roi, et que si les thais portent tous regulierement le fameux polo jaune (la couleur du roi bien sur), c'est uniquement pour prouver son admiration et son soutien...
Pourtant quand on sait qu'insulter le roi est passible d'emprisonnement voire de peine de mort, que quand on passe a Hua Hin, la ville ou habite le roi, le deferlement de drapeau et de polos jaunes vous met au bord de l'ecoeurement, on se demande si tout ca n'est pas juste de la comedie, et si le thai moyen ne met pas son t-shirt jaune petant une fois par semaine de peur de ne pas etre denonce par son voisin pour manque de respect au roi ou anarchisme!

Nous avions rencontre des thais en descendant le Mekong, qui eux aussi venaient de passer des vacances en chine, et la question des elections en Thailande fut evidemment posees, ainsi que le role du roi dans toute cette magouille politique.
Apres nous avoir soutenu ne rien comprendre a la vie politique, ils finirent par nous avouer en connaitre bien plus long que ca, et qu'il portaient peu le roi dans le coeur, pour la simple et bonne raison qu'il soutient le pouvoir corrompu en place. L'avouer est evidemment impossible en Thailande, nous ont-ils explique, etant donne la repression de ces idees...
En tous cas, ca n'a pas interpelle beaucoup de touristes occidentaux qui arboraient fierement le polo jaune du roi en guise de souvenir ou le bracelet "Long Live the King"...

Il est tres agreable maintenant d'etre en Malaisie et de ne plus voir cette foutue tronche a tous les coins de rue!

Juliette